
đ Retour sur le salon Pharm-UPP Auvergne ! đ§Șđ
27 mai 2025Quand le foin moisi sauve des vies humainesâŠ
Dans les annĂ©es 1920, au Canada et aux Ătats-Unis, des Ă©leveurs font face Ă un mystĂšre inquiĂ©tant : leurs vaches meurent dâhĂ©morragies inexpliquĂ©es. đ
AprĂšs enquĂȘte, F.W. Schofield, un vĂ©tĂ©rinaire amĂ©ricain fait le lien avec un foin moisi, contenant de la luzerne (trĂšfle doux) ou du mĂ©lilot (Melilotus alba ou Melilotus officinalis) importĂ© dâEurope. Il remarque quâau moment de la consommation, ces plantes arrivent avariĂ©es Ă la suite de leur transport. đ
Câest le chimiste Karl Paul Link qui, en 1940, met enfin un nom sur le coupable : la dicoumarine (ou dicoumarol), un composĂ© qui bloque lâaction de la vitamine K, essentielle Ă la coagulation. đ©ž
La coumarine est contenue en grande quantitĂ© dans la luzerne et le mĂ©lilot. Elle est responsable de lâodeur douce du foin et de lâherbe fraichement tondue. Lorsque la molĂ©cule se dĂ©grade elle dimĂ©rise pour se transformer en 4 hydroxy-coumarine puis en dicoumarol.
Ce qui a empoisonnĂ© les vaches va devenir un outil thĂ©rapeutique majeur chez lâhumain : la warfarine, premier anti-vitamine K (AVK), encore utilisĂ© aujourdâhui pour prĂ©venir AVC et thromboses.
âĄïž Ironie de lâhistoire : la warfarine a dâabord Ă©tĂ© utilisĂ©e⊠comme raticide. Et câest un soldat ayant tentĂ© de sâempoisonner avec ce produit qui a, bien involontairement, prouvĂ© son innocuitĂ© relative Ă faible dose.
đïžAujourdâhui, plus de 1 million de français de 73 ans de moyenne dâĂąge sont traitĂ©s par AVK. On estime chaque annĂ©e que 17 300 hospitalisations et 4000 dĂ©cĂšs leur sont imputables.
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