Au départ, la réponse n’est pas si simple…

… Il était une fois…

Quand le petit avion survola les terres rouges de Madagascar, Claire sentit son cœur battre comme au premier jour de ses études de pharmacie. Sous elle, un océan de vert s’étendait à perte de vue, mêlant forêts primaires, plateaux arides et mangroves oubliées.

Ici, disait-on, chaque plante raconte une histoire. Et souvent, une molécule.

Au cœur du parc de Ranomafana, un botaniste local lui tendit une tige de pervenche de Madagascar — Catharanthus roseus. Petite fleur blanche au cœur rose, banale en apparence. Et pourtant, de ses pétales naquirent deux trésors : la vinblastine et la vincristine, deux alcaloïdes devenus armes redoutables contre les cancers. Claire songea aux milliers de patients dont la vie dépendait désormais d’une fleur née dans cette terre rouge.

Plus loin, dans les villages côtiers, les guérisseurs préparaient encore des décoctions de ravintsara, aux notes camphrées, pour apaiser les infections respiratoires. D’autres évoquaient les vertus de l’harungana, du voamadilo, ou du noni. Chaque feuille, chaque écorce, chaque résine cachait un laboratoire à ciel ouvert.

… Madagascar, île laboratoire du monde…

Un lieu où la chimie se mêle à la sagesse ancestrale, où la biodiversité — l’une des plus riches de la planète — inspire la recherche pharmaceutique mondiale. Près de 80 % des espèces végétales y sont endémiques, offrant un potentiel infini de molécules nouvelles : antipaludiques, antiviraux, anti-inflammatoires, et peut-être, demain, de nouveaux anticancéreux.

Le soir, alors que le soleil se couchait sur les baobabs et les lémuriens chantaient dans la canopée, Claire nota dans son carnet : « Ici, la pharmacie est vivante. Elle respire, elle chante, elle pousse. »

Et dans cette île aux mille parfums, la science moderne n’avait qu’à tendre l’oreille pour écouter ce que la nature, depuis toujours, voulait lui dire.

Pourquoi un lémurien nous demandez-vous ?

La réponse est simple : c’est un hommage.